Pour un monde flou.
Photographie argentique par Eliott Silhol.
Je travaille exclusivement en photographie argentique, sur pellicule 35mm, sans retouche.
Mon travail se concentre principalement sur la figure humaine — le corps nu en mouvement, le portrait — mais aussi sur la nature, les danseurs, l’architecture, les œuvres d’art, les formes abstraites.
Je ne cherche pas la perfection technique ou la course actuelle à l’image numérique ultra-détaillée et retouchée. Je préfère la singularité argentique : une part d’imprévu, une texture plus vivante, et une représentation figurative espacée du réel. Mes cadrages laissent souvent place à l’abstraction, même dans un travail globalement figuratif.
Il n’y a pas de post-production dans ma pratique : je recherche une poésie trouvée dans le regard, pas dans le travail de retouche ou le prix de la machine. Mon seul appareil est le basique Canon AE-1 et un objectif 50mm f/1.8.
Je travaille avec des profondeurs de champ courtes, afin de faire émerger des zones de netteté très localisées dans des espaces flous, mouvants, presque oniriques. Cette utilisation du flou est un choix esthétique, une manière de créer une distance avec le réel tout en l’interrogeant, comme dans la peinture.
A une époque où l’esprit critique est mis à mal par la propagande, les bulles informationnelles et où beaucoup de personnes sont manipulées à leur insu par des biais de confirmation menant à la polarisation et à l’intégrisme , ce choix du flou a aussi pour moi une portée politique. Nous devons continuer à douter, à écouter des points de vue divergents du nôtre. C’est fondamental pour lutter contre les élans obscurantistes à l’oeuvre.
Seul le doute est lumineux, et le doute est flou.
L’argentique impose une forme de lenteur, de réflexion. Chaque image a un coût, une temporalité, une intention. On ne déclenche pas vingt fois la même photo — on réfléchit, on attend, on choisit. Cette contrainte donne à chaque cliché une valeur singulière. Là aussi, la poésie et la lenteur comme contre-pouvoir à l’accélération effrénée de nos systèmes de pensée.
Ma pratique est sincère, simple et assumée, elle ne sauvera pas le monde, mais en capte des formes de beauté, de présence et de vérité — sans artifice, car l’espoir fait vivre.
Dessin et Peinture
Je pratique également une activité de peintre, également inspirée de la figure humaine et pour laquelle je travaille en présence des modèles, dans l’énergie de l’instant éphémère.
Pour découvrir mon travail de dessin et peinture, je vous invite à vous rendre sur mon site dédié: eliottsilhol.com et sur Instagram
